Le Paradoxe du Bien-Être au Travail : Une Réalité à Redéfinir
Un jour, j’ai été profondément troublée par les paroles d’un collègue psychologue qui remettait en question l’association du « bien-être » avec le « travail ». Cette réaction viscérale a révélé mes convictions : non seulement le bien-être au travail est possible, mais il est essentiel.
Il est possible, car personnellement j’ai toujours aimé travailler. Tout n’est pas toujours rose, ni facile, ni juste, mais j’ai toujours adoré ce que je faisais, et surtout, j’ai toujours osé demander, dire, déclarer, quand des choses me questionnent.
Ma première réaction a donc été liée à mes propres représentations et mes propres croyances liées au travail, qui sont positives. Pourtant, en prenant du recul, je reconnais la complexité de cette notion.
J’imagine que nous le savons tous et toutes, historiquement, le travail est associé à la torture, comme le suggère son étymologie « trepalium ».
Les mots sont importants … Ils véhiculent, bien souvent inconsciemment, des normes sociales, des croyances, des représentations, …
Comment concevoir le travail comme une source de sérénité, alors que la source même du mot n’y incite pas ?
La réalité est nuancée. Les maux, tels que le burnout, harcèlement, accident, mal de dos, cancer, déprime, ou les troubles musculo-squelettiques, … sont réels et agrémentent le quotidien professionnel. Mais ne sont-ils pas aussi présents hors du contexte professionnel ?
Ne retrouvons-nous pas ces différentes contraintes lorsque nous ne travaillons pas ? Ne pouvons-nous pas ressentir des troubles musculo-squelettiques, après avoir trop joué au tennis ? (ce qui est mon cas en écrivant cet article). Ne pouvons-nous pas avoir mal au dos après être resté toute une journée de pluie devant la tv ou l’ordinateur ? Ne déclenchons-nous pas des maladies même lorsque nous sommes sans emploi ?
Quelles réactions avons-nous à ce moment là ?
Est-ce que nous voyons l’activité pratiquée comme une contrainte ?
J’imagine que non … Est-ce parce que ces activités choisies ont du sens pour nous ? Ou peut-être parce que nous aimons ces activités ? Ressentons-nous de la joie en les pratiquant ?
J’aime beaucoup l’approche d’André Comte-Sponville, philosophe qui traite du sujet du travail et explique que le salarié court avant tout après le bonheur. En tant qu’employeur, et être humain normal, vous cherchez votre bonheur.
Votre bonheur doit-il être celui de vos salariés ? Ou est-ce votre rôle d’écouter ce à quoi vos salariés court, pour pouvoir les motiver, et atteindre ainsi votre propre bonheur?
Ne serions-nous pas alors dans une relation plus équilibrée et donc plus durable du travail ?
La motivation : trouver du sens
Ce que l’employeur doit avant tout conscientiser est, que le salarié ou la salariée préférerait surement être ailleurs et faire autre chose. Le travail est par définition une torture. La personne va travailler pour vous, car elle a des besoins, et ces besoins ne sont certainement pas liés aux vôtres ni au poste proposé en lui même. Comme le dit André Comte-Sponville « travailler on ne préférerait pas », mais est-ce que cela veut dire que l’on serait heureux à ne rien faire ? Est-ce que « ne rien faire » existe ?
La motivation transcende la simple rémunération. Elle réside dans la recherche de sens, dans l’alignement entre nos actions et nos valeurs. En tant qu’employeur, il est crucial de se demander : quelle est la mission de mon entreprise ? Comment cette mission résonne-t-elle avec mes employés ? avec mes clients ? (pour l’attractivité). L’idée étant de se décentrer de soi, pour mieux y revenir.
Nous devons repenser le travail comme une activité stimulante, en accord avec nos intérêts personnels et nos valeurs. Cette vision redéfinit la notion de travail au-delà d’un simple contrat ou d’horaires contraignants.
J’ai beaucoup travaillé avec les personnes sans emploi. J’ai pu souvent entendre « j’ai besoin d’argent », tout en refusant une offre … L’argent ne motive pas … même si on s’illusionne que oui.
Une personne se motive en trouvant du sens, de l’intérêt et du plaisir dans ce qu’elle fait. Si vous êtes employeur, quel sens donné vous à votre entreprise ? Et si vous savez répondre à ces questions, comment transmettez vous ce sens à vos salariés ? Avez-vous déjà questionné vos collaborateurs ou futur collaborateurs sur ce qui fait sens pour eux ?
Alors le travail ? Qu’est ce que le travail ?
Pour moi la notion de travail doit sortir de son image « un contrat de travail », « CDI », « horaires-contraintes », … Nous devrions ainsi percevoir le travail comme une ou des activités qui nous enthousiasment, alignées à nos valeurs, à notre personnalité et à nos intérêts. Ce sont des activités qui nous permettent de, trouver du sens, ou atteindre des objectifs, de développer nos relations sociales, etc.
Trouvons du sens dans ce que l’on fait, du sens pour soi, du sens pour le monde dans lequel nous vivons, et nous trouverons forcément un équilibre durable.
Mais attention, à cette quête de sens qui peut ne pas en avoir. Cette « quête » de sens peut être une source de stress, tout comme l’idée de « passion ». Je vous laisse avec cette vidéo d’Albert Moukheiber.
La notion de sens devrait être lié aux enjeux, aux enjeux qui garantissent notre bien-être, ce qui passe par se préoccuper du monde qui nous entoure.
Est-ce que ce que je fais participe au bien commun ?
N’hésitez pas à commenter pour partager votre idée du « travail ». Pensez-vous que l’on puisse travailler et se sentir bien dans ce que l’on fait ?
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Merci beaucoup pour toutes ces pistes de réflexion sur le sens du travail. Je suis persuadée que tout le monde aime travailler car en fait, comme tu le dis, « ne rien faire n’existe pas ». Si nous avions tous de l’argent en abondance et tout notre temps pour nous, nous remplirions nos journées d’activités que l’on pourrait assimiler à du travail. Donc je pense que la solution est de tout faire pour pouvoir se consacrer à ce qu’on aime faire et à partir de là, nous serons tous heureux au travail ! 😊
Merci Maud pour ce commentaire 🙂
Pour ma part, le travail je l’associe à rendre service à autrui par l’expérience ou les connaissances que j’ai acquises.
Mais j’avoue que je dissocie bien être et travail. Surtout quand on travaille sur un plateau comment peux t’on y trouver du bien être avec le bruit permanent 😱🤨😳.
Je me ressource autrement et ailleurs notamment par la création de projets avec mon chéri et ça me fait un bien fou.
Pour ma part, le travail je l’associe à rendre service à autrui par l’expérience ou les connaissances que j’ai acquises.
Mais j’avoue que je dissocie bien être et travail. Surtout quand on travaille sur un plateau comment peux t’on y trouver du bien être avec le bruit permanent 😱🤨😳.
Je me ressource autrement et ailleurs notamment par la création de projets avec mon chéri et ça me fait un bien fou.
Bonjour Soraya, merci pour ton commentaire et pour ton avis. Pour te répondre, concernant l’exemple apporté….je pars du principe que tout le monde, avec toutes ses singularités à sa place pour quelque chose et quelque part. Je pense donc que toute activité, pleine de sens, peut-être liée à quelqu’un… Pour reprendre ton exemple, concernant le bruit permanent, peut-être que recruter des personnes sourdes serait une solution (sous réserve de quelques protections tout de même, car les vibrations peuvent avoir un impact …à voir et faire vérifier par un médecin je pense) ou un système de protection, etc … Le problème est toujours la solution … 🙂
Le milieu du travail nous permet aussi des interactions pendant la pause déjeuner, de retrouver des amis qui sont dans d’autres domaines et qui nous apportent un autre regard sur des différents milieu de travail. Des moments qui nous permettent d’exister et d’echanger et de porter un autre regard en dehors du milieu dans lequel on évolue quotidiennement. D’apprécier parfois et ou d’évoluer dans la domaine où on évolue tout les jours. Les échanges avec les personnes dans un milieu différent que la notre nous permet d’apprendre ce qu’il se passe dans d’autres entreprises, de s’exprimer et se libérer du stress en échangeant. De prendre des dispositions en comparaison des autres milieu de travail et plus surprenant de se dire en fait je ne suis pas trop mal là où je me trouve au travail
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