You are currently viewing Qualiopi : gage de qualité ou machine à fric ?

La certification Qualiopi est-elle un gage de qualité, ou à la base d’une folle machine à fric ? C’est ce à quoi je vous propose de réfléchir dans cet article.

Cela fait un certain moment que cela me pèse : cette histoire de Qualiopi, avant ça Data Dock… Bref, ces certifications imposées pour prétendre aux financements de l’État.

Alors aujourd’hui, j’ai envie de poser ça ici. Ça ne changera pas grand-chose au monde, mais moi, ça va me faire du bien.

Le label Qualiopi, instauré en France en 2019, est devenu le passage obligé pour tout organisme de formation qui veut toucher les financements publics. En théorie, cette certification est censée garantir la qualité des processus de formation. Mais qu’en est-il vraiment ? Avantages, limites, impacts pour les entreprises, les formateurs, et ceux qui cherchent à se former : on explore tout ça ici.

Qualiopi : Un label nécessaire ?

Qualiopi se veut l’outil pour harmoniser les standards de qualité dans le secteur de la formation. Une sorte de « garde-fou » de la qualité, qui impose aux organismes de répondre à sept critères stricts : information au public, conception et animation des formations, gestion des compétences, satisfaction des bénéficiaires, et amélioration continue.

Les avantages de Qualiopi, oui, ils existent :

  1. Renforcement de la crédibilité : Avec un label qui garantit la conformité aux normes, Qualiopi inspire confiance aux bénéficiaires, clients, et partenaires.
  2. Accès aux financements publics : Seuls les organismes certifiés peuvent prétendre aux financements via les OPCO, France Travail, et autres structures. C’est aussi une nécessité pour être éligible au CPF (Compte Personnel de Formation), au moins au départ… après, c’est la cascade administrative EDOFienne (oui, j’invente des mots). Clairement, c’est une question de survie économique pour beaucoup d’organismes… ou un bon moyen de gagner beaucoup d’argent.
  3. Structuration des pratiques internes : Oui, Qualiopi oblige à mettre en place des process rigoureux. Pour ceux qui aiment l’organisation (et j’en fais partie), c’est pratique. Cela pousse à structurer son offre, sa documentation, et ça, il faut l’avouer, c’est utile.
  4. Amélioration continue : En théorie, Qualiopi « incite » à une amélioration constante via des audits réguliers, avec pour objectif un haut niveau de performance et de satisfaction. Je mets « incite » entre guillemets, car d’après moi, on est souvent très loin d’une réelle amélioration.

Les limites et les gros enjeux de Qualiopi

Alors, allons droit au but : Qualiopi a aussi de grosses limites. Ici, je ne vais ni être politiquement correct, ni faire semblant. La certification impose un cadre rigide, brise la créativité et l’innovation dans la formation, et sert surtout les grosses structures qui font appel à des boîtes spécialisées, au top du top pour répondre à des appels d’offres. Qualiopi, c’est devenu une machine à fric, un parcours administratif qui s’éloigne du vrai sens de la qualité, à certains moments, par certaines structures.

  1. Charge administrative lourde : Oui, ça demande de la doc, des procédures complexes, ce qui peut éloigner les formateurs de leur mission première. Mais ce n’est même pas ça qui m’énerve le plus. Non, l’administratif fait partie du boulot, selon moi. Après avoir travaillé avec des fonds européens… rien ne paraît pire ! Ce qui me dérange vraiment, c’est le coût et la complexité pour obtenir cette certification. Aucun lien avec la qualité réelle des formateurs ni des formations proposées. Il suffit de « cocher des cases ». Et les fameuses entreprises certifiantes en ont fait un business. Résultat : pour les grosses structures, c’est facile de cocher toutes les cases Qualiopi. Mais est-ce que ça garantit la qualité des formateurs ? Des formations ? Et que dire de tous ces formateurs compétents et passionnés qui ne peuvent pas se permettre la certification ?
  2. Uniformisation inadaptée : En gros, Qualiopi impose les mêmes exigences à tout le monde. Que vous formiez en techniques de gestion ou en soft skills, c’est pareil. Or, les besoins et les approches pédagogiques varient énormément, et ce cadre unique n’est pas toujours adapté.
  3. Une vision axée sur le processus plutôt que sur l’impact : Qualiopi se concentre surtout sur la conformité aux procédures, sans réellement évaluer la qualité des résultats. Je connais des organismes certifiés avec des résultats moyens en matière de satisfaction ou d’acquisition des compétences. Oui, la case est cochée, mais l’objectif est-il vraiment atteint ? Je prends un exemple très concret. Je forme à la sensibilisation aux agissements sexistes et harcèlements. Pour moi, mettre “validé” ou “pas validé” à quelqu’un sur ce type de formation, c’est très compliqué. Déjà parce que c’est binaire. Et parce qu’il y a certaines réactions de stagiaires qui demanderaient des approfondissements …Mais pour Qualiopi, le principal c’est “validé”, “pas validé”. Alors oui, connaître le cadre légal, ok. Connaître les procédures, ok. Mais, savoir se remettre en question, ce qui pour moi devrait être à la base de ce type de formation : que néni.
Formation et qualiopi
Un accompagnement collectif en entreprise : la confiance en soi dans un collectif de travail

Le bilan de compétences : « Qualiopisé » en grand n’importe quoi

Petite parenthèse spéciale pour le bilan de compétences. Formée à l’université il y a un certain temps, cette démarche fait partie de mon quotidien, et ce que je vois me sidère. On met le bilan de compétences dans le même sac que la formation (et même la VAE).

Franchement, qui trouve ça logique ? Est-ce qu’on fait des modules de « formation » dans un bilan de compétences ? Est-ce que le BC a des objectifs d’apprentissage ? Oui, peut-être, si on parle d’auto-connaissance. Et là, je trouve qu’on touche au cœur du développement personnel. Mais selon les normes Qualiopi, impossible d’intégrer cette dimension dans un bilan de compétences, sous peine d’être rejeté du CPF.

On se retrouve donc avec des bilans de compétences qui se ressemblent tous, sur le papier, une espèce de standardisation. Comme si je disais que tous les psychologues sont identiques ! Non, chaque approche, chaque outil diffère, même si l’objectif final reste le même.

Comparaison avec d’autres Labels et Certifications

Il en va de même pour les autres labels, comme ISO 9001 ou AFNOR. Pourquoi pas. Ils existent pour des raisons valables. Mais toutes les entreprises certifiées ne sont pas forcément exemplaires dans leur engagement pour autant. Avoir le label, c’est bien. En appliquer la philosophie, c’est autre chose.

Qualiopi et les implications humaines

D’un point de vue humain, Qualiopi pèse sur les professionnels de la formation. Certes, elle renforce leur légitimité, mais la certification impose aussi une pression énorme. Ça peut créer du stress, surtout pour les petites structures qui n’ont ni le temps ni les ressources pour supporter toute cette charge. On perd en autonomie, et pour les formateurs, c’est un vrai défi. Ce cadre strict peut les éloigner de leur mission, étouffer leur liberté, leur créativité, leur épanouissement. Or, cette autonomie est essentielle pour rester motivé et investi.

C’est pourquoi les organismes de formation ont besoin d’un accompagnement humain pour aider leurs équipes à s’adapter, tout en maintenant une certaine souplesse. Sans ça, on risque de briser des vocations, voire d’entacher la qualité des interventions.

Le prix de la qualité

Mon conseil ? Faites-vous confiance. Rencontrez, discutez, informez-vous. Privilégiez l’offre qui répond vraiment à vos besoins, et ne vous fiez pas uniquement aux labels. Aujourd’hui, être certifié, c’est bien, mais cela ne garantit en rien la qualité de l’accompagnement.

Pour ma part, je préfère financer un accompagnement de ma poche si je suis sûre de ce qu’il va m’apporter. La même logique que pour une thérapie : je n’ai jamais regretté d’avoir investi dans un praticien compétent, même à un tarif élevé, car j’étais convaincue de l’apport.

Ce que je constate parfois dans le monde des certifications, ce sont des structures et des pros certifiés grâce à des financements publics, sans forcément être gages de qualité. Le risque, c’est que le « financement facile » prenne le pas sur l’engagement réel. Même moi, je me questionne en permanence pour rester alignée avec mes valeurs.

Écoutez, soyez sceptique : Une démarche utile, mais à compléter

Qualiopi a peut-être son rôle dans la structuration et la professionnalisation du secteur de la formation en France. Mais soyons clairs, moi, ça me pèse.

C’est pour cela que j’ai décidé de développer des accompagnements hors catalogue Qualiopi, en dehors de ces cases toutes prêtes. Je veux offrir des services authentiques, avec des gens et des entreprises prêtes à s’engager, quitte à investir autrement.

Par exemple, je suis entrain de travailler sur un accompagnement collectif pour les personnes qui souhaitent changer de métier ou d’entreprise, sans trop savoir par où commencer.

Oui, ça demande plus de volonté, et probablement plus d’investissement personnel. Mais c’est prouvé : plus on s’investit, plus on est engagé.

Pour une formation de qualité, investissez dans les formateurs / formatrices qui vous inspirent confiance au-delà des labels.

Mais, qu’est-ce que pour vous la « qualité » dans le domaine de la formation ?

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