Bilan de compétences gratuit

Bilan de compétences gratuit : Olalalala que ça m’insupporte de lire ce genre de publicité. Ce titre pour attirer, pour séduire. C’est pour moi un manque de respect total de ce qu’est un bilan de compétences ! C’est un manque total de respect des intentions initiales du bilan de compétences (et c’est pareil pour « les formations gratuites »).
Mais je sais, je sais, « Bilan de compétences gratuit » : ça attire (enfin, pas moi)… mais j’ai décidé de vous écrire un article sur ce que je pense du bilan ce compétences et ce qui s’est construit autour de lui.

Et pour éviter le suspens : rien n’est gratuit (et je ne parle pas que d’argent forcément) dans la vie … surtout un travail en profondeur comme le bilan de compétences.

🧭 Reprendre sa vie pro en main… ou cocher une case ?

À l’origine, le bilan de compétences est un outil d’utilité publique.

Un temps de recul. Une boussole. Une respiration stratégique dans une vie professionnelle souvent sous tension. Pour celles et ceux qui veulent retrouver du sens, oser une transition, valider une intuition ou juste… faire le point.

Mais comme beaucoup d’outils puissants, j’ai l’impression qu’il est en train de déraper. Ou qu’il a déjà bien dérapé.

Sous l’effet du CPF (ou plutôt de ce qu’il permet : un accès facilité à du financement), des promesses de reconversion en 6 semaines et du développement personnel marketé, le bilan de compétences est devenu — pour certain·es — un produit d’appel, un business, une opportunité financière.

Je vois énoooormément de personnes faire un bilan de compétences… puis se reconvertir pour accompagner à leur tour… des bilans de compétences.

Et c’est là que le bât blesse.

Petit aparté : j’ai l’impression que c’est exactement ce qui s’est passé avec le métier de coach. Sauf que là, carrément, un métier a été inventé — alors qu’à la base, c’est un ensemble d’outils.

Le bilan de compétences, à la base, c’est quoi ?

Un cadre légal, clair, structuré. Trois phases bien définies :

  1. Une phase préliminaire (objectifs et attentes)
  2. Une phase d’investigation (compétences, valeurs, aspirations)
  3. Une phase de conclusion (projet et plan d’action)

Un bon bilan, c’est :

  • du temps de qualité pour réfléchir
  • un accompagnement structurant, pas complaisant
  • un cadre éthique et confidentiel
  • une exploration à 360° : personnelle, professionnelle, contextuelle

Un·e bon·ne accompagnant·e, ce n’est pas juste quelqu’un de sympa.

C’est une personne formée, supervisée, capable d’accueillir des moments de doute, de résistance, de mise à nu identitaire. C’est un miroir, pas un gourou. Un guide, pas un prophète.

Bilan de compétences gratuit

Quand j’ai été formée à l’université à faire des bilans de compétences, le cadre était clair : 24h d’accompagnement. Dans ces 24h, on comptait la passation de tests (souvent en présentiel).

(Oui, ce n’était qu’un module ou deux dans un cursus de 5 ans d’études en psychologie… mais intégré dans une approche globale, clinique, éthique.)

Aujourd’hui, je vois des choses qui me questionnent.

Des bilans à 16h… temps personnel compris. J’en ai même vu à 12h.

Alors oui, peut-être qu’il est possible d’accompagner de façon qualitative en 12h — surtout une personne qui a déjà bien avancé dans sa réflexion. Il était d’ailleurs question un temps de modulariser les BC… Mais quand même. Ça m’interroge.

Ce que c’est devenu : un marché… et une confusion

Le bilan attire. C’est accessible. Finançable via le CPF. Et on en parle partout.

Mais cette accessibilité a ouvert la porte à des dérives :

👉 Des offres formatées (les normes CPF font que, sur le papier, tous les bilans se ressemblent… mais c’est une hypocrisie : la réalité terrain est très différente), à prix cassés, parfois sans réelle expertise.

👉 Des structures dans lesquelles j’ai vu des conseillers utiliser des tests psychologiques sans être formés, juste parce qu’une psychologue était “rattachée” à la structure. L’achat devenait légal. Et tout était dispatché ensuite… Business, business.

(Et maintenant que la loi encadre plus ? Des business man/woman créent leurs propres “tests” sans valeur psychométrique, et les vendent avec une petite formation. Plus besoin d’être psy, même pour les outils…)

👉 Des formateurs auto-proclamés formés en 3 jours, sans expérience réelle de l’accompagnement, qui utilisent des outils sans comprendre les étalonnages.

👉 Une confusion entre coaching de vie, questionnaires de personnalité (et non, ce ne sont pas des tests…), et travail d’accompagnement en profondeur.

Sur LinkedIn, Facebook, Instagram, on voit fleurir des posts sur le burn-out, le sens, la reconversion. C’est bien.

Mais on assiste aussi à une surenchère de bons sentiments, de récits transformés en business models… et en course aux clics.

Les vrais pros du sujet ? Parfois invisibilisés par le bruit ambiant.

(Et le bruit peut être doux. Mais encore une fois, ça me questionne.)

Personnellement, je n’ai jamais mis en avant ce service.

Et je ne suis plus vraiment à l’aise pour accompagner en bilan de compétences au sens strict, surtout via le CPF.

J’ai beaucoup de mal avec ce que ça implique, et le système dans lequel ça s’inscrit.

Voir tout le monde se mettre à faire des bilans… non merci.

J’ai choisi une voie qui m’appartient davantage.

Sans CPF. Avec un parcours collectif, moins coûteux, qui mise sur l’intelligence collective.

Cerise sur le gâteau : il vous reste du CPF pour votre formation ensuite.

CPF, storytelling et reconversion : les dangers d’une ubérisation

Le CPF a été une avancée. Mais mal régulé, il est devenu une pompe à business.

Certaines structures misent tout sur l’algorithme de MonCompteFormation.

Et pour attirer ? Des accroches chocs. Des promesses irréalistes. Des “méthodes exclusives” sans fondement.

Mais après le bilan… que reste-t-il ?

Souvent, aucun crédit CPF pour financer une véritable formation (et je dis bien “véritable” car un bilan de compétences, ce n’est pas une formation — même si on apprend sur soi).

Juste un livret de restitution, joli, bien présenté. Rédigé par l’accompagnant, non ? Dites moi si je me trompe (je pense que ça arrive … et c’est ce qui m’inquiète ..pas d’appropriation du bilan).

Et parfois, des personnes déçues. Culpabilisées.

Pensant qu’elles “n’étaient pas prêtes” ou “pas assez motivées”. C’est possible de ne pas être prêt.e, et cela se vérifie au début …

La vérité ? Ce n’est pas elles, le problème.

C’est la qualité de l’accompagnement. Et la logique de consommation qui s’installe : “Je veux des réponses vite, sans inconfort.”

Accompagner, ce n’est pas projeter son histoire sur l’autre

J’observe également des problématiques de posture.

Accompagner, ce n’est pas raconter comment moi, j’ai changé de vie.

Ce n’est pas inspirer avec un parcours héroïque ou proposer un “modèle”.

C’est écouter sans projeter. Questionner sans orienter. Soutenir sans séduire.

Un bilan efficace, ce n’est pas :

✔ faire deux tests et trois visualisations

✔ valider un “type de personnalité”

✔ cocher des cases pour cocher un projet

C’est oser plonger dans les zones floues :

  • là où l’on doute
  • là où on se sent “nul·le”
  • là où le projet professionnel touche à l’estime, à la famille, au déclassement

Et pour ça, il faut une vraie posture. Un engagement. Un travail sur soi, constant et surtout un cadre sécurisant.

🌱 Alors, on jette tout ? Non. On repense (sauf les bilans de compétences gratuit, ça on jette 🙂 )

Le bilan peut rester un outil précieux. À condition de le réhabiliter.

➡️ Revaloriser la posture d’accompagnement : formée, encadrée, éthique

➡️ Refuser les bilans “fast-food” qui vendent du rêve pour pas cher …

➡️ Redonner du sens : relier projet pro et projet de vie

➡️ Accompagner en conscience : avec lucidité, humilité, et profondeur

Chez KiSa Conseil, on croise psychologie du travail, permaculture humaine, et éthique du vivant.

Pas pour “aider à trouver sa voie”.

Mais pour explorer la complexité d’un être humain au travail.

Et bâtir une trajectoire alignée. Pour soi. Et pour le monde.

Je vous encourage à rencontrer plusieurs professionnel·les, à demander plusieurs devis, et à faire un choix en conscience. Avec une personne avec qui vous sentez que vous pourrez travailler en profondeur.

Ne pas accrocher avec quelqu’un ne veut pas dire que cette personne est mauvaise. Mais peut-être qu’elle n’est pas celle qui vous convient.

➡️ Rencontrez-en plusieurs.

💬 Envie d’aller plus loin ?

Alors ? un bilan de compétences gratuit ça vous dit ? … (sarcasme) … Vous envisagez plutôt un vrai temps de pause, pour vous reconnecter à votre travail et à vous-même, et qui va vous coûter en temps et en énergie ?

🎁 Je vous offre un webinaire pour échanger sur ce sujet.

👉 Inscrivez-vous ici : https://kisaconseil.systeme.io/webinaire_transitionpro

📊 Et si vous voulez m’aider à mieux cerner vos besoins :

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