Est-ce que ce que j’écris depuis ces 26 derniers jours m’ont fait tomber dans le piège du greenwashing ?
Cet article fait partie de la série « challenge du mois de septembre » : 30 jours pour vous parler de la permaculture au travail. Si vous êtes nouveau ici, vous pouvez consulter cet article « La permaculture au travail : s’inspirer de la nature » qui vous expliquera tout.
Peut-être… ça a été en tout cas la première réaction d’une personne beaucoup plus documentées que moi sur l’écologie, avec qui j’ai échangé sur la permaculture au travail.
Je me suis alors posée la question. Est-ce que je fais du greenwashing ? Je vous propose donc aujourd’hui de réfléchir à ce qu’est le greenwashing et puis vous déciderez de ce que vous en pensez. n’hésitez pas à me le dire en commentaire.
Je pense que ce sont les débats qui enrichissent les idées et les actions.
Le greenwashing : Kézao
Le greenwashing est une pratique utilisée par certaines entreprises ou organisations pour se présenter comme respectueuses de l’environnement, alors qu’en réalité, leurs actions ont peu d’impact positif ou sont même nuisibles pour l’environnement.
L’objectif du greenwashing est de donner une image de durabilité ou d’engagement écologique, sans réellement changer ses pratiques internes ou en minimisant l’impact négatif des activités. Cela peut être réalisé à travers des campagnes marketing trompeuses, des slogans vagues ou des labels environnementaux peu rigoureux.
Limites et critiques de mes articles :
Manque de profondeur écologique :
Clairement, je ne suis pas une experte en écologie. J’apprends tous les jours plus. J’apprends parce que je m’y intéresse et que je trouve que c’est incontournable de se poser des questions sur ce sujet et d’essayer de faire au mieux.
Si vous transposez bien les concepts de permaculture dans le monde professionnel, les connexions avec les racines écologiques de la permaculture ne sont pas toujours évidentes.
La permaculture est d’abord une approche profondément liée à la gestion durable des ressources naturelles. Mais est-ce qu’une gestion durable des ressources existe t-elle ? Ou est-ce une notion inventée par l’homme pour “vendre”?
Mes articles a pour objectifs d’accompagner les entreprises à conscientiser que faire autrement est possible. L’idée est d’observer comment la nature fonctionne pour la prendre comme exemple d’un système qui fonctionne de manière adéquate et résiliente. C’est également de pouvoir en faire une grille de lecture qui permet d’expliquer pour quelles raisons ça fonctionne …ou pas …
Il est donc évident que mes articles n’a pas vocation à avoir une dimension environnementale et plus une approche managériale ou organisationnelle.
L’approche holistique pourrait être plus poussée :
La permaculture en elle-même est une discipline profondément systémique. Même si vous évoquez bien cet aspect dans vos articles, une intégration plus poussée des relations entre les différents aspects du développement durable (écologique, économique, social) pourrait être bénéfique. Certains articles restent concentrés sur une vision économique de la durabilité, sans toujours inclure les autres dimensions avec autant d’équilibre.
Éléments de greenwashing potentiels dans vos articles :
- Superficialité des actions proposées : Dans certains cas, mes articles peuvent encourager des actions qui semblent vertes, mais qui n’ont pas un impact environnemental profond. Par exemple, des actions telles que l’utilisation d’outils numériques comme Slack ou Trello sont mentionnées comme des solutions durables, alors que ces solutions n’ont pas de lien direct avec la réduction de l’empreinte écologique, voir même ne va pas dans ce sens, car cela requiert des DATA qui polluent … Si ces solutions sont mises en avant comme des efforts de développement durable, cela peut être perçu comme du greenwashing, car elles ne changent pas les fondements des pratiques environnementales de l’entreprise.
- Le manque de transparence dans l’application des principes écologiques : Dans mes articles, je propose des idées de permaculture appliquées aux entreprises, mais le lien direct avec des pratiques écologiquement mesurables (réduction des émissions de carbone, gestion des ressources naturelles) est parfois flou. Si l’entreprise adopte des actions dites « durables » sans les quantifier ou sans apporter de preuves tangibles des résultats (par exemple, via des audits ou des rapports), cela peut être interprété comme un affichage sans réel engagement.
- Valorisation de la productivité sous couvert de durabilité : Le développement durable vise un équilibre entre l’économie, l’écologie et le social. Cependant, dans mes articles, la mise en avant de l’augmentation de la productivité et des profits peut prendre le pas sur les objectifs environnementaux. Cela peut induire que les initiatives « vertes » sont utilisées principalement comme un outil de marketing ou de profit, ce qui constitue une forme de greenwashing si les bénéfices environnementaux ne sont pas au cœur de la démarche.
Développement durable : est-ce un terme qui existe vraiment en entreprise ?
Le terme « développement durable » est souvent critiqué pour sa dilution dans le langage des affaires. En théorie, il s’agit de la gestion équilibrée de trois piliers : économique, écologique et social. Cependant, dans la pratique, beaucoup d’entreprises se concentrent davantage sur le pilier économique, en mettant en œuvre des actions symboliques qui ne s’attaquent pas aux causes profondes des problématiques écologiques.
Limites du « développement durable » :
- Ambiguïté du terme : Le terme « développement durable » est souvent utilisé comme un objectif général qui semble indiscutable, mais en pratique, il manque souvent de définition précise. Le développement économique durable est un oxymore pour certains, car l’idée même de croissance économique infinie est incompatible avec la finitude des ressources naturelles.
- Tensions entre les objectifs économiques et écologiques : Beaucoup d’entreprises privilégient les profits à court terme au détriment de la durabilité écologique. Ainsi, même lorsque les entreprises adoptent des mesures vertes, ces actions sont souvent plus motivées par l’image de marque ou la pression des parties prenantes que par une réelle prise de conscience écologique. Par exemple, certaines entreprises investissent dans des compensations carbone sans réellement réduire leurs émissions en amont.
- « Soutenable » vs « durable » : Certains experts préfèrent parler de soutenabilité plutôt que de durabilité, car le terme « soutenable » met en évidence la capacité à maintenir des systèmes écologiques et sociaux à long terme, sans hypothéquer les ressources pour les générations futures. Le développement durable peut être perçu comme un compromis entre économie et écologie, mais certains estiment que cette vision est insuffisante face aux crises climatiques.
- Existence dans l’environnement : Dans l’environnement naturel, le terme « développement durable » peut sembler paradoxal. La nature ne cherche pas à « se développer » mais plutôt à s’auto-régénérer, à recycler constamment ses ressources et à maintenir des équilibres systémiques. L’utilisation du terme en entreprise est donc souvent une simplification de processus beaucoup plus complexes.
Mes articles : Greenwashing ou pas ?
Moi je pense que non, car j’y crois à 300%. J’essaie au quotidien d’avoir des comportements en adéquation avec mes valeurs. Je n’y arrive pas toujours, et je le sais. J’essaie de progresser de jour en jour.
Comme évoqué lors de mon premier article, j’ai découvert la permaculture au travail à travers une formation et mon cerveau a fait les liens avec toutes les données psychosociales que j’avais apprise. Pour moi c’était évident : ce qui fonctionne dans une entreprise peut être relié à un principe et inversement, quand ça ne fonctionne pas on peut observer qu’au moins un principe du vivant n’est pas respecté.
L’idée est de conscientiser que nous ne sommes pas tout seul et que la nature a bien plus a nous apprendre qu’on ne le pense.
Comment peut-on faire pour s’améliorer en tant qu’être humain et en tant que société ? Pour s’améliorer, il faut changer. Pour changer il faut essayer de faire autrement. Utiliser la permaculture au travail me paraît un beau chemin à tenter …car cela fait des milliers d’années que les psychologues du travail, les sociologues et même les philosophes véhiculent les mêmes idées. Est-ce que cela a permis de ne pas tomber dans des sociétés capitalistes pour lesquelles la surconsommation n’est pas un objectif ? Je ne crois pas … Ne sait-on pas déconnecter du monde du vivant ? Est-ce que cela nous a été utile? Favorable ?
Je ne crois pas … j’apprends à voir les choses autrement, et vous ?
Conclusion :
Pour éviter le greenwashing, les entreprises doivent non seulement adopter des pratiques durables, mais aussi en mesurer l’impact, communiquer de manière transparente et viser une approche systémique qui prend en compte tous les aspects de la durabilité.
Quant au terme « développement durable », son existence réelle est souvent remise en question, car il peut manquer de profondeur dans sa mise en œuvre. Un terme plus précis, tel que « soutenabilité », pourrait mieux refléter les défis auxquels les entreprises sont confrontées.
Alors oui, ça sera du greenwashing si on applique tout cela sans vraiment y croire et en l’utilisant sans avoir le bien de la société, environnement compris en priorité. Et heureusement qu’il y a les critiques pour toujours aider à faire autrement. Moi ça m’aide, ça m’aide à améliorer mes accompagnements. Parce que j’y crois.