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L’égo-écologie : ça vous parle ? Et si trouver un équilibre sans sa vie professionnelle (et personnelle) faisait appel à l’égo-écologie ?

Dans cet article, j’ai envie de vous parler de l’égo-écologie au travail. J’ai découvert ce mot, et ce concept à l’université par le biais d’Anne-Marie Costalat-Founeau, qui a été ma tutrice lors de mon premier travail d’études. J’ai au fur et à mesure des années oublié que j’avais entendu et étudié ce concept … J’ai pourtant repris à mainte reprise le terme pour illustrer ma vision des choses.

Il a fallu que je retombe sur le livre d’Anne-Marie Costalat-Founeau « Identité sociale et égo-écologie » (2005), et j’ai réalisé que je n’avais pas inventé le mot (mais qu’invente t-on de nos jours ?). Toutefois, j’ai façonné le concept au fur et à mesure de mes années d’expériences (notre cerveau et sa façon de stocker les informations, c’est quand même exceptionnel).

Nous allons voir dans cet article la source de ce qu’est l’égo-écologie et comment il a été étudié dans le domaine de la recherche. Puis je vais vous proposer ce que j’en fais aujourd’hui.

Ma découverte de l’égo-écologie

Le concept d’égo-écologie proposé par Anne-Marie Costalat-Founeau est une approche psychosociale qui se concentre sur la manière dont les individus construisent leur identité à travers leurs interactions sociales et leur environnement. Elles est une personne clé qui m’a fait me passionner sur la notion d’identité. Dans son ouvrage A-M. Costalat-Founeau explore les dynamiques identitaires et la capacité d’adaptation des individus en réponse à des changements dans leur environnement social et professionnel.

L’égo-écologie examine l’interaction entre l’identité individuelle et le contexte social, en se focalisant sur comment les individus naviguent dans leurs relations sociales tout en cherchant à préserver leur propre estime de soi. Ce processus est influencé par les capacités perçues de la personne à agir dans des contextes de changement, qu’ils soient professionnels ou personnels. L’idée principale est que l’identité n’est pas fixe, mais dynamique et constamment influencée par le contexte et les interactions sociales. Cela implique une forme d’auto-régulation, où la personne ajuste ses actions en fonction de son environnement tout en essayant de maintenir une cohérence interne.

Costalat-Founeau et ses collaborateurs ont utilisé ce cadre pour étudier divers contextes, notamment la gestion de crises identitaires et la capacité des individus à s’adapter à des environnements changeants, en particulier en milieu professionnel(OpenEdition Journals , OpenEdition Journals).

Cela rapproche l’égo-écologie d’une forme de réflexion où l’individu, dans son écosystème social, doit constamment adapter ses comportements tout en préservant son sentiment d’intégrité et de capacité personnelle.

Ma vision de l’égo-écologie

En tant que psychologue du travail, j’ai souvent observé des salariés, des managers, des entrepreneurs et des personnes en recherche d’emploi chercher désespérément un équilibre entre leurs aspirations profondes et les exigences de leur environnement professionnel. Aspirations profondes qui sont d’ailleurs bien souvent là, mais non conscientisées. Dans cette quête, un concept émerge et prend tout son sens : l’égo-écologie.

Qu’est-ce que l’égo-écologie ?

L’égo-écologie est une approche qui consiste à explorer l’interconnexion entre notre moi profond (notre égo), nos valeurs, nos besoins psychologiques, et l’impact que nous avons sur notre environnement, qu’il soit social ou naturel. C’est un concept qui nous invite à réfléchir à notre place dans le monde en tant qu’individu, tout en restant conscient de notre empreinte sur ce qui nous entoure. L’idée de l’égo-écologie étant de s’approcher du SOI.

💡La distinction entre le MOI et le SOI est essentielle pour comprendre les dynamiques identitaires et la manière dont nous interagissons avec notre environnement. Ces deux concepts, bien que souvent utilisés de manière interchangeable dans le langage courant, se réfèrent à des aspects distincts de notre identité psychologique.

=> Le Moi : l’aspect social et adaptatif

Le Moi est souvent lié à notre identité sociale et à la manière dont nous nous percevons dans le monde extérieur. Il est façonné par nos rôles, nos interactions avec les autres et les attentes sociales. En quelque sorte, il représente notre interface avec l’environnement. C’est le Moi qui est le plus concerné par les questions d’estime de soi, de reconnaissance, et d’ajustement aux normes et valeurs du groupe ou de la société dans laquelle nous évoluons. Le Moi est donc réactif et adaptatif : il cherche à répondre aux exigences de l’extérieur, à protéger notre image publique, et à maintenir une cohérence entre notre comportement et les attentes extérieures.

Le Moi est également dynamique, car il est en constante adaptation pour répondre aux attentes de l’environnement social. Par exemple, au travail, notre Moi s’ajuste pour performer et répondre aux demandes professionnelles, tout en cherchant à maintenir une image positive aux yeux des autres.

=> Le Soi : l’aspect profond et authentique

Le Soi, quant à lui, renvoie à une dimension plus intérieure, plus intime, et concerne notre essence. C’est l’aspect le plus stable et authentique de notre être, celui qui est moins influencé par les facteurs externes. Le Soi englobe nos valeurs profondes, notre raison d’être, et ce que Carl Jung appelait le processus d’individuation : la quête d’une unité et d’un équilibre intérieur qui nous pousse à devenir ce que nous sommes vraiment, indépendamment des pressions extérieures.

=> Dans le cadre de l’égo-écologie, la distinction entre le Moi et le Soi est cruciale. Alors que le Moi s’efforce d’ajuster notre comportement aux attentes externes et aux rôles sociaux (parfois au détriment de notre bien-être), le Soi cherche à maintenir une authenticité et une cohérence interne. La crise identitaire survient souvent lorsque le Moi et le Soi entrent en conflit : lorsque ce que nous ressentons profondément (le Soi) ne correspond plus à l’image que nous montrons au monde (le Moi).

Boussole et égo écologie

Trop souvent, l’ego est perçu comme quelque chose de négatif, à contrôler ou à discipliner. Mais l’égo-écologie nous propose une nouvelle lecture : celle où l’ego devient un levier d’action, une boussole pour nous aider à mieux comprendre nos dynamiques internes et aligner nos actions avec des valeurs plus durables.
Il est question de trouver un équilibre entre la satisfaction de nos besoins personnels et la préservation de l’environnement collectif et naturel.

Une écologie de soi pour mieux s’engager

L’égo-écologie s’inspire des principes de l’écologie humaine et sociale. Dans la nature, chaque élément a une fonction précise et une interdépendance avec son environnement (et si vous ne vous l’avez pas encore, je vous invite à rapidement lire la série d’article que j’ai écris sur la permaculture au travail en cliquant ICI).

Si l’un des éléments se dérègle, cela crée un déséquilibre qui impacte l’ensemble du système. De la même manière, dans la sphère professionnelle, lorsque nous sommes déconnectés de nos valeurs personnelles, de nos besoins de santé mentale, ou que nous poursuivons des objectifs uniquement dictés par l’extérieur (ex : productivité à tout prix, rentabilité immédiate), cela peut entraîner du stress, de l’épuisement professionnel et un mal-être profond.

L’égo-écologie propose donc de repenser notre rapport à nous-mêmes à travers plusieurs axes :

  1. Auto-observation et prise de conscience : Quels sont mes véritables besoins ? Est-ce que mes actions au travail sont alignées avec mes valeurs profondes ? (plus facile à dire qu’à faire, non ? )
  2. Gestion des cycles internes : Comme dans la nature, nos ressources personnelles suivent des cycles. Il est crucial d’apprendre à reconnaître les périodes de haute énergie et celles où il est nécessaire de se reposer et de régénérer nos ressources mentales. (pas forcément facile, non plus ? Écouter son corps et ses émotions, cela s’apprend)
  3. Responsabilité partagée : Agir de façon éco-responsable dans un environnement professionnel implique d’adopter des pratiques qui respectent autant notre écosystème interne (santé, bien-être, épanouissement) que celui de nos collaborateurs, clients, partenaires et de l’entreprise.

Pourquoi l’égo-écologie est-elle essentielle au travail ?

Dans un monde professionnel en constante mutation, où la pression pour être toujours plus productif et réactif peut mener à l’épuisement, il est crucial d’adopter une approche qui permet de trouver un équilibre.

L'égo-écologie
J’ai pris cette photo au détour d’une rue de METZ. J’ai trouvé que ce graph au sol, au milieu d’un carrefour, illustrait parfaitement ce cheminement pour trouver son chemin …

L’idée étant de trouver des actions, définir des objectifs et agir de manière égo-écologique. L’égo-écologie permet à chacun de prendre du recul et de se poser les questions suivantes.

  • Comment puis-je me reconnecter à mes véritables aspirations sans me perdre dans la course à la performance ou pour répondre à des attentes qui ne sont pas les miennes ?
  • De quelle manière mes actions quotidiennes affectent-elles non seulement ma santé mentale, mais aussi celles des autres autour de moi ?
  • Comment puis-je intégrer des pratiques respectueuses de l’environnement naturel dans ma vie professionnelle (en adoptant des rythmes plus doux, des espaces de travail mieux adaptés, etc.) ?

En prenant conscience de la nécessité d’une écologie de soi, nous pouvons devenir des acteurs du changement dans notre propre sphère professionnelle, en inspirant nos collègues et partenaires à adopter des attitudes plus saines et équilibrées.

Un pas vers un futur plus serein

Adopter une posture égo-écologique au quotidien, c’est se donner les moyens de construire un avenir professionnel plus respectueux de l’humain, de ses cycles et de ses besoins, tout en ayant un impact positif sur l’environnement collectif. Cela nous rappelle que, comme dans la nature, tout est interconnecté : prendre soin de soi, c’est aussi prendre soin des autres et du monde qui nous entoure.

En conclusion, l’égo-écologie n’est pas simplement un concept théorique, c’est un chemin vers une transformation de notre manière d’agir et de penser au travail. En réintégrant nos besoins humains fondamentaux dans l’équation professionnelle, nous pouvons créer des environnements plus harmonieux, où chacun trouve sa place tout en respectant les équilibres essentiels de la vie.

Sarah Amoros

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