You are currently viewing De l’intra- à l’entre-prenariat : le changement en période de crise

Le changement de l’intra- à l’entre-prenariat, en période de crise, ce n’est pas forcément chose facile. Cet article m’a été inspiré par l’événement qu’Edouard Le Minor organise sous le format d’un carnaval d’article sur le thème « L’instant d’Éternité ». J’aime beaucoup son blog, qui propose un certain nombres d’articles qui incitent à la réflexion et à l’action. Je vous propose de commencer par cet article “OSEZ, SE RECONVERTIR MAIS DANS QUOI ?”, qui est un bon complément à cet article qui définit les conditions essentielles au changement.

Dans un monde où chaque journée peut sembler une répétition de la précédente, il suffit parfois d’un seul événement pour bouleverser notre existence et redéfinir notre parcours personnel ou professionnel. Il y a dix ans, une conversation avec une amie m’a fait envisager l’entrepreneuriat, alors que j’étais sceptique. C’est une crise mondiale, survenue quatre ans plus tard, qui a vraiment cristallisé cette idée. Laissez-moi vous raconter comment une épidémie mondiale a été l’étincelle inattendue qui a réveillé mon esprit entrepreneurial et m’a poussée à agir.

Changement au milieu du chaos

Il y a quatre ans, l’arrivée d’une épidémie de proportions mondiales a transformé mon quotidien. Le monde tel que nous le connaissions a changé, et avec lui, ma perspective sur mon rôle professionnel. Lorsque les politiques de santé publique ont interdit l’exercice de ma profession. En effet, fut un laps de temps pendant lequel il était interdit d’exercer comme psychologue du travail si je ne présentait pas un document. Ma situation a dû être reconsidérée. Confrontée à des politiques restrictives et à des dilemmes éthiques, l’idée de prendre mon indépendance est devenue claire et simple : sortir du salariat pour sauvegarder mes valeurs et ma passion pour accompagner les autres.

Il y a des moments dans la vie où une seule journée peut marquer un tournant déterminant. Pour moi, ce fut un lundi matin de septembre, lorsque j’ai appris que je ne pourrais plus entrer dans l’agence où je travaillais, simplement parce que mon statut professionnel était lié à un numéro Adeli (numéro de référencement à l’ARS) et que les 80 autres non. Cela avait été précédé par une convocation abrupte le vendredi précédent, lors de laquelle il avait été rappelé que « la loi, c’est la loi », sans aucune once d’humanité. Désormais, la seule chose qui serait contrôlée était un QR code, sans lequel une suspension serait appliquée dès le début de la semaine. L’injustice, c’est l’injustice extrême ressentie qui m’a poussé à agir. Elle est une de mes valeurs piliers, celle qui me fait démarrer au quart de tour, celle qui va me faire réagir, plutôt que réfléchir.

Ce choc a été le déclencheur de mon premier, et je l’espère, mon seul burnout. La douleur de cette injustice m’a physiquement rendue malade, une maladie de l’âme aussi aiguë qu’inattendue. Pour la première fois de ma vie, je me suis retrouvée en arrêt maladie, alors que j’avais toujours œuvré à déculpabiliser les autres pour de telles absences. Je vivais ce pourquoi j’œuvrais au quotidien.

L’importance d’écouter son corps est bien connue, et pourtant, vivre ce conseil s’est avéré bien plus ardu que jamais imaginé. Durant cette pause forcée, j’ai épuisé toutes mes vacances accumulées, cherchant du réconfort et des conseils auprès de médecins et psychologues extraordinaires. Ces rencontres m’ont aidée à me recentrer sur mes valeurs fondamentales.

Un jour, lors d’une consultation à la Clinique Durieux, un médecin m’a posé une question qui a résonné en moi comme un coup de tonnerre : « Faites-vous plus de bien en arrêtant votre métier, ou en le continuant ? » Ce simple questionnement, sans attente de réponse, a agi comme un électrochoc. Bien sûr que je pouvais faire plus de bien en continuant – mais d’une manière qui me serait propre. Je ne remercie jamais assez ces belles rencontres.

C’est à ce moment-là que j’ai commencé à envisager sérieusement mon avenir. Je pouvais exercer ma passion sans me plier à une loi qui me semblait profondément injuste. Je pouvais être consultante, coach, formatrice, ou même chorégraphe du changement. Une thérapeute m’a fait remarquer : « Ils peuvent exiger un QR code pour que tu exerces en tant que psychologue, mais ils ne peuvent pas te retirer ton diplôme ni tes compétences en psychologie du travail et des organisations. »

repenser son projet professionnel et sa carrière
Prendre du recul et envisager toutes possibilités. Bien que la personne sur la photo soit mieux coiffée que moi, elle représente les questionnements que j’ai pu avoir.

Fortifiée par cette objectivité, j’ai décidé de reprendre mon poste temporairement, tout en me préparant à voler de mes propres ailes. Je n’allais pas tout abandonner d’un coup; mon approche était plus stratégique. Et vous savez quoi ? Cela me plaisait énormément. Chaque petite étape me rapprochait de mon indépendance, et avec elle, de la liberté de travailler selon mes propres termes.

Il y a 10 ans, je croyais que l’entrepreneuriat impliquait de gérer une équipe et de suivre des directives strictes, deux aspects qui ne correspondaient pas.. De plus, je me sous-estimais, croyant ne pas être capable de diriger ma propre activité, sans qu’il y ait de cadre. En effet, je pensais qu’avoir une personne à qui rendre des comptes, et une personne a qui l’on souhaite faire plaisir était ce qui faisait de moi une personne hypercompétente. Cependant, ma carrière d’intrapreneure, où je créais et adaptait mes rôles sans suivre strictement ma description de poste, prouvait le contraire. Cette prise de conscience a commencé à éroder mes croyances limitantes.

Des émotions fortes ont marqué cette transition, oscillant entre la peine face à l’injustice et la joie d’aider librement. Chaque obstacle surmonté a renforcé ma résolution et approfondi mon engagement envers mes valeurs fondamentales.

Après un certain recul et une analyse de la situation, pouvez-vous remarquer les 3 conditions essentielles au changement ?

  1. Un malaise dans le présent : C’est vrai, pourquoi vouloir changer quelque chose ou une situation qui nous va bien ?
    Pour ma part, bien que j’avais des oppositions à certaines visions et politiques de l’institution dans laquelle j’étais à temps plein, j’étais bien.

    J’étais entourée d’une super équipe, avec des managers qui étaient trouvés bienveillants par moi. Et surtout, mes activités étaient faites avec passion.

    Puis tout a basculé quand mes valeurs principales ont été touchées : la justice, le respect des libertés et les compétences. En effet, mes compétences n’étaient plus du tout le critère qui était important pour mon employeur
  2. Une vision claire et un projet défini : Il faut un projet et une stratégie. Etes-vous déjà aller faire des courses, en ayant faim, mais sans savoir ce que vous devez acheter ? Comment se passe les courses ?
    Moi personnellement, je tourne dans le magasin, j’achète tout et n’importe quoi. Je rentre en ayant manger la moitié de ce que j’ai acheté et je n’ai pas pris le papier toilette … alors que j’en ai plus du tout.

    L’idée de créer KiSa Conseil est née de la nécessité de trouver une nouvelle façon de travailler qui respecte mes valeurs d’équité et de liberté. Cette vision m’a aidée à structurer mes efforts et à définir clairement les services que je voulais offrir
  3. Un projet égo-écologique : Qu’est ce que j’entends par égo-écologie ? C’est que cela doit présenter plus d’avantages que d’inconvénients. Cela doit être aligné à ses valeurs et à ce qui nous rend une majorité de temps bien.

    Il était crucial que le changement profite à mon bien-être sans sacrifier ma passion pour aider les autres. En créant une structure qui minimise les inconvénients tout en maximisant les avantages, j’ai pu maintenir un équilibre entre ma vie professionnelle et personnelle.

    J’ai donc fait en sorte de diminuer un stress face à des inconvénients trop grand, en trouvant une solution qui reste alignée à mes valeurs, tout en trouvant une porte de sortie et de faire en sorte que je n’aurais plus à vivre ce type de choix. J’ai fait du mieux que j’ai pu.
Soyez le changement que vous souhaitez être

Sans ces 3 conditions, un changement sera très difficile à mettre en œuvre. Réfléchissez aux changements opérés dans votre vie et voyez si vous retrouvez ces 3 conditions.

Deux ans après avoir lancé KiSa Conseil, je suis ravie de cette décision. Ce n’est pas forcément facile. Mais chaque jour est la preuve que le courage de se réinventer peut non seulement transformer une vie, mais aussi enrichir celles des autres. Ce voyage, né d’une crise, est un témoignage de résilience, d’adaptabilité et d’humanité. Je partage mon histoire pour encourager chacun à écouter sa voix intérieure, même dans les moments les plus tumultueux.

Je vous invite à suivre votre voyage, à apprendre de vos expériences, et à découvrir comment, vous aussi, pouvez transformer des défis en opportunités.

Avez-vous déjà été confronté à une décision qui a changé le cours de votre vie professionnelle ? Racontez-nous votre histoire dans les commentaires ci-dessous

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Cet article a 5 commentaires

  1. Psycho-Plume

    Merci pour ce témoignage. Pour ma part j’ai commencé ma vie d’entrepreneuse après des déboires en institution où je devais faire des actions qui allait à l’encontre de mes valeurs. J’avais aussi des croyances limitantes qui venaient me dire que je n’avais pas assez d’expérience pour me lancer, ce qui était totalement faux. Je suis ravie d’avoir passer le pas .

    1. Sarah Amoros

      Merci Olivia pour ton commentaire et pour ton témoignage. Faire des actions qui va à l’encontre de ses valeurs, surtout si c’est à répétition finir toujours par avoir des répercussions. Et si on est fort ou forte pour mettre la poussière sous le tapis …c’est le corps qui va finir par nous interpeller.

  2. Freddy

    Merci pour ce témoignage! On se rend compte que parfois la vie nous donne un coup de pied aux fesses. cela fait mal sur le coup mais cela nous aide beaucoup à avancer. Les choix ce n’est jamais facile mais faire une activité pour ce que l’on croit est un vrai moteur!
    Je n’ai pas encore passé ce cap, un jour peut être

  3. Fabienne

    Merci pour ton article, qui est intéressant. Je viens juste d’être approché par une psychologue du travail pour animer un atelier sur le mobilier ergonomique et comment aménager son espace de travail à la maison et au bureau. Pour information, je suis architecte d’intérieur spécialisé dans les aménagements de bureaux. Je tiens compte des aspects de confort des utilisateurs pour améliorer leur productivité en optimisant l’acoustique, la luminosité et l’espace de travail.

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