You are currently viewing Quitter son poste : quand les collègues rendent difficile la décision 

Quitter son poste n’est jamais chose facile, encore moins lorsque nous sommes attaché.es à nos collègues. Dans nos parcours professionnels, nous parlons souvent de salaire, de perspectives d’évolution, de sens au travail… Mais un sujet plus discret et pourtant essentiel influence grandement nos décisions : les relations avec nos collègues. Ces liens tissés au fil du temps peuvent parfois devenir une raison (presque inconsciente) de rester dans une entreprise, même lorsque l’on n’y trouve plus de satisfaction. Et lorsque l’on quitte – ou que l’on est contraint·e de quitter – ce cadre, le sentiment de perte peut être intense, car il ne s’agit pas seulement de laisser un poste, mais aussi des personnes.

Alors pourquoi les collègues jouent-ils un rôle si crucial dans nos décisions ? Et comment surmonter le mal-être que leur absence peut provoquer après un départ, un licenciement, ou même la fermeture d’une entreprise ?

Les collègues : ces piliers silencieux qui compliquent l’idée de quitter son poste

Comme beaucoup de mes articles, ce sujet m’a été inspiré de ma pratique. Je rencontre cette problématique chez des personnes en burnout, ou dans des cas de licenciement économique. Une des raisons qui incite à décider de rester ou à vivre la séparation de manière violente est le collectif de travail. J’observe chez certaine personne une réelle souffrance à l’idée de quitter ses collègues. Pour quelles raisons ? Doit-on essayer de dépasser ce sentiment ? Comment ?

Une « deuxième famille » au quotidien

On passe en moyenne 8 heures par jour au travail, souvent plus de temps qu’avec nos proches. Ce n’est donc pas étonnant que des collègues deviennent des repères, voire des ami·es. Leur présence crée un environnement familier et rassurant. Ils sont là dans les moments de stress, pour célébrer les réussites, et parfois même pour traverser des périodes personnelles difficiles.

Résultat ? Même si l’on n’aime plus vraiment son travail ou si l’on aspire à autre chose, l’idée de quitter cet écosystème social peut freiner la décision : « Que vont-ils penser si je pars ? » « Comment vont-ils gérer sans moi ? » « Je n’aurai plus ce lien ailleurs ».

L’idée même de ne plus appartenir à ce collectif peut faire peur, nous restons alors dans un statut-quo.

Je retrouve également ces peurs ou ces questionnements lorsqu’il est question de licenciement.

Bien s'entendre avec ses collègues permet dans certains cas de compenser des conditions de travail pénible.
Bien s’entendre avec ses collègues permet dans certains cas de compenser des conditions de travail pénible. Perdre ce soutien et cette ambiance peut être source de mal-être

La peur de briser un lien important en quittant son poste

Il existe une forme de loyauté implicite envers les collègues. Lorsque l’on envisage un départ, il peut arriver que l’on ressente une culpabilité à l’idée de « les laisser tomber ». D’autant plus si l’on quitte le navire alors qu’il est entrain de couler pour diverses raisons (mode de management qui détériore le collectif, marché qui stagne ou s’effondre, conditions de travail qui se dégradent …). Cette pensée devient un véritable frein, car elle repose sur une croyance selon laquelle les liens tissés ne peuvent exister en dehors de l’entreprise. Cette pensée est bien souvent illustrait par des expériences déjà vécues ou entendues. Nous retrouvons là des biais : biais de généralités ou de confirmation.

Si la peur est de ne plus avoir de relation après. Qu’est ce qui empêche cela ? Comment faire pour entretenir une relation que je ne veux pas couper ? N’a t-on pas des relations en dehors de nos vies professionnelles ?

Quitter son poste : un ancrage identitaire à reconstruire

Les collègues ne sont pas seulement des individus : ils représentent une partie de notre identité professionnelle.

Nous nous construisons un système identitaire, au niveau personnel et professionnel. Je pourrai écrire des tas d’articles à ce sujet, car il y a des tas d’expérimentations et de recherches à ce sujet. Nous sommes des êtres complexes, et je ne pense pas que tout pourra être expliqué ou découvert scientifiquement parlant.

Quitter une entreprise, c’est parfois renoncer à une partie de soi, et c’est ce qui peut générer de la souffrance chez des personnes. C’est d’autant plus vrai lors d’un licenciement ou d’une fermeture d’entreprise, où le départ est subi. Dans ces situations, la perte des collègues s’ajoute à la perte du cadre de travail, ce qui accentue le sentiment de désorientation et de mal-être.

Le mal-être après avoir quitté son poste : un deuil souvent invisible

Lorsque l’on parle de mal-être lié à une perte d’emploi, on évoque souvent la perte de revenus ou de statut. Mais il y a un aspect plus intime qui reste peu abordé : la perte des collègues. Ne plus les voir, ne plus partager ces petits moments du quotidien (les pauses-café, les discussions spontanées, les déjeuners…) crée un vide, une perte d’habitude. Cette perte peut entraîner :

Un sentiment d’isolement social : Du jour au lendemain, on se retrouve seul·e face à soi-même, sans ce cercle de soutien informel.

Des questionnements sur l’avenir des collègues : Que deviennent-ils ? Vont-ils bien ? Cette préoccupation, même silencieuse, alourdit le processus de deuil.

Une nostalgie persistante : Même si l’on se retrouve dans un nouvel environnement, il peut être difficile de retrouver une atmosphère aussi familière et bienveillante.

collègues

Comment surmonter cette étape et avancer ?

Prendre conscience de l’attachement avant de quitter son poste

La première étape consiste à reconnaître l’importance des liens avec ses collègues. Ce n’est pas « juste un boulot » qu’on quitte, mais aussi des personnes. Nommer cette réalité permet d’entamer un vrai processus de deuil et de ne pas sous-estimer les émotions que cela suscite.

Maintenir les relations si elles sont importantes après avoir quitté son poste

Quitter une entreprise ne signifie pas nécessairement rompre les liens. L’idée étant ici d’identifier ses croyances et ses biais pour les déjouer. Proposez de garder contact via des déjeuners réguliers, des messages ou des appels. Bien sûr, toutes les relations ne peuvent pas perdurer, mais certaines peuvent évoluer vers de vraies amitiés.

Se recentrer sur soi

Dans cette période de transition, il est essentiel de se recentrer sur soi, ses envies, et ses projets. Cette étape permet de ne pas rester figé·e dans la nostalgie et d’ouvrir un nouveau chapitre, avec la possibilité de construire de nouvelles relations professionnelles.

Rejoindre des réseaux professionnels

Pour lutter contre le sentiment d’isolement, il peut être utile de s’entourer d’un nouveau cercle social professionnel. Rejoindre des réseaux, des associations ou des groupes d’entraide peut recréer un sentiment d’appartenance.

Conclusion : des collègues, bien plus qu’un détail au travail

Les collègues jouent un rôle bien plus grand dans nos vies qu’on ne le pense. Ils sont des piliers de notre équilibre professionnel, et leur absence peut avoir un véritable impact sur notre bien-être. Prendre le temps d’identifier ces émotions, de les accepter, et de les travailler est essentiel pour mieux vivre une transition professionnelle, qu’elle soit choisie ou subie.

Et vous, avez-vous déjà ressenti ce mal-être lié à la perte de vos collègues ? Comment avez-vous géré cette étape ? N’hésitez pas à partager votre expérience en commentaire ou à me contacter pour en discuter.

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Sarah Amoros

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Cet article a 2 commentaires

  1. bernard

    j’ai 1 amie qui était dans cette situation et qui a fait le choix de quitter 1 grosse entreprise , pour retomber dans 1 autre ou l’ambiance et les conditions de travail sont bien meilleures

    1. Sarah Amoros

      Pas facile de faire un choix ! Bravo à elle de l’avoir fait et merci pour ce partage.

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