You are currently viewing Comprendre la peur : Un atout pour le recrutement

Cet article vous propose de comprendre comment la peur peut être un atout pour le recrutement, ou un mur. Recruter sans préjugés passe également par comprendre la peur et son impact sur soi.

La peur : simple et essentielle

La peur est une émotion fondamentale, nécessaire à notre survie. Elle nous prépare à réagir face à des menaces. Elle déclenche une réponse immédiate face à un danger potentiel, mobilisant notre corps et notre esprit pour nous protéger. Le système de la peur comprend des structures cérébrales comme l’amygdale et l’hippocampe, qui évaluent les menaces et déclenchent des réactions physiologiques telles que l’accélération du rythme cardiaque et la libération d’adrénaline.

La peur est donc simple, et est indispensable à notre survie. Néanmoins, la majorité des peurs ressenties par les individus ne sont pas liées à des menaces réelles, mais plutôt à des croyances et des pensées. Par exemple, les phobies et les troubles anxieux sont souvent déclenchés par des situations ou des objets qui ne représentent pas un danger immédiat, mais qui sont perçus comme tels à cause de croyances profondément enracinées et de schémas de pensée négatifs.

Si vous voulez approfondir sur ce que nos émotions nous disent, vous pouvez visionner cette vidéo, qui résume ce que l’on peut trouver dans le livre « l’intelligence émotionnelle » de Daniel Goleman

Je vous propose dans cet article, d’aller comprendre comment le circuit de la peur peut nous influencer dans le monde du travail. Bien évidemment, tout cela peut être retranscrit dans nos vies de façon plus globale.

La peur chez le recruteur : un angle inattendu

Pour un recruteur, la peur peut se manifester par la crainte de faire un mauvais choix, d’engager une personne qui ne s’intégrera pas ou ne sera pas productif. Cette peur peut conduire à une surévaluation des compétences techniques au détriment des compétences humaines. Cependant, une prise de conscience et une gestion proactive de cette peur permettent d’adopter une approche plus équilibrée et empathique, favorisant des décisions de recrutement plus holistiques et inclusives.

La peur du recrutement
La peur peut se manifester par la crainte de faire un mauvais choix, d’engager une personne qui ne s’intégrera pas ou ne sera pas productif.

Les atouts de la peur pour un recrutement

Saviez-vous que la peur peut aussi être un atout pour les recruteurs ? Contrairement à la croyance populaire, elle n’est pas toujours négative.

  • Évaluation des risques : La peur peut inciter les recruteurs à évaluer plus soigneusement les candidats. Cette prudence peut prévenir des erreurs coûteuses, comme l’embauche d’une personne non qualifiée.
  • Empathie accrue : Un recruteur conscient de ses propres peurs est souvent plus empathique envers les candidats, reconnaissant et comprenant leur anxiété. Cela peut mener à des entretiens plus humains et respectueux, favorisant une meilleure relation employeur-employé dès le début. Encore une fois, conscientiser est la clé !
  • Décision équilibrée : La peur peut pousser les recruteurs à équilibrer les compétences techniques et humaines lors de l’évaluation des candidats. Plutôt que de se concentrer uniquement sur les qualifications rédigées sur un bout de papier, ils peuvent prêter attention à la personnalité, à la culture d’entreprise et à la compatibilité globale, créant ainsi des équipes plus cohésives et productives.
  • Innovation et prudence : La peur de stagner ou de manquer les talents de demain peut inciter les recruteurs à adopter des méthodes de recrutement innovantes, comme l’utilisation de technologies avancées ou de techniques d’entrevue non conventionnelles, tout en restant prudents et sélectifs.

Le « bon » et le « mauvais » stress

Nous voyons ici, que la peur peut générer un bon stress et nous pousser à agir au mieux. En psychologie on appelle cela l’eustress. C’est un stress dit positif, bénéfique pour la santé, la motivation et les performances. Il est lié à des défis stimulants et à des émotions comme l’espoir et l’engagement. L’eustress s’oppose au distress qui est un stress dit négatif, nuisible pour la santé physique et mentale. Il est lié à des situations perçues comme menaçantes ou dépassant les capacités de la personne.

A nous d’essayer de la comprendre et de l’utiliser au mieux.

Concrètement, comment cela fonctionne ?

Lorsque le rythme cardiaque s’accélère et que l’adrénaline monte, c’est le circuit de la peur qui s’active. Des structures cérébrales comme l’amygdale et l’hippocampe évaluent les menaces et déclenchent ces réactions.

Crédibilité : la science derrière la peur

Des recherches montrent que ces réponses physiologiques sont cruciales pour la prise de décisions en situation de stress. Les recruteurs doivent en être conscients pour mieux gérer leurs émotions.

L’impact émotionnel de la peur en situation de travail

Imaginez Eugène, une recruteuse chevronnée, qui a peur de faire une erreur de recrutement. Ou Jean, un candidat anxieux à l’idée de rater son entretien.

Recruteurs : La peur de l’erreur

  • Cas de Eugène : Cette peur la pousse parfois à être excessivement prudente, ce qui peut retarder le processus de recrutement. Eugène pourrait rester très stricte sur le processus de recrutement et sur le type de profil souhaité. Bien évidemment, le profil type recherché va forcément collé à ses propres croyances et représentation de ce qu’est “un bon candidat”. Cela pourrait retarder les décisions de recrutement et potentiellement passer à côté de talents précieux.
Cependant, en reconnaissant cette peur, elle peut apprendre à équilibrer ses décisions en déjouant ses propres croyances et en s’appuyant sur des données objectives et des intuitions informées, conduisant à de meilleurs choix de candidats.

Candidats : La peur du rejet

  • Cas de Jean : Jean, un candidat à la recherche d’un emploi, ressent une peur intense de l’échec. Cette peur se manifeste par des symptômes physiques comme des mains moites, un cœur qui bat la chamade, et des pensées envahissantes de rejet. Si Jean ne parvient pas à gérer sa peur, il risque de rater des opportunités importantes. Son anxiété pourrait le rendre moins performant lors des entretiens, diminuant ses chances d’obtenir le poste souhaité. Pire, il pourrait décider consciemment ou non de ne pas aller à l’entretien (merci l’auto-sabotage).

La peur de l'entretien
L’anxiété peut rendre moins performant et diminuer ses chances de réussites

Pour Jean, apprendre à gérer cette peur par des techniques de respiration profonde, la visualisation positive, et une préparation minutieuse peut transformer son expérience d’entretien de stressante à réussie.

Cela est un outil pour palier à une peur à un instant T. Dans le cas où les peurs seraient trop handicapante, un travail plus approfondi sur l’origine des peurs peut aider à traiter le problème de manière permanente et vivre plus sereinement.

Relation Recruteur-Candidat

  • Empathie et connexion : Il est crucial pour le recruteur d’avoir en tête que la personne en face est stressé et qu’elle a probablement peur d’être à cet entretien. Lorsqu’un recruteur comprend et reconnaît la peur chez les candidats, cela peut créer un environnement d’entretien plus empathique et moins stressant. Cette connexion émotionnelle peut aider à révéler le véritable potentiel du candidat, au-delà de la nervosité de l’entretien. C’est à ce moment là que l’on peut découvrir des pépites cachées …
Recrutement épanouie
Accepter et comprendre la peur pour un échange plus serein et en confiance

Performance et potentiel

  • Transformation de la peur : En transformant la peur en une force motrice, les recruteurs et les candidats peuvent améliorer leur performance. Par exemple, un recruteur peut utiliser la peur de faire un mauvais choix pour affiner ses techniques de sélection, tandis qu’un candidat peut canaliser sa peur pour se préparer plus intensément et se présenter sous son meilleur jour.

Une histoire de peur et de succès

Eugène a appris à utiliser sa peur pour devenir une recruteuse plus inclusive et empathique. Jean, grâce à des techniques de gestion du stress, a surmonté sa peur du rejet et obtenu le poste qui répond à ses valeurs, ses zones d’enthousiasme et qui a donc du sens pour lui.

Conclusion

La peur est une émotion, elle ne peut donc pas disparaître, et ça ne serait pas un cadeau pour nous si elle disparaissait. La clé est de la conscientiser, de l’accepter et de la comprendre. En comprenant et en gérant la peur, tant les recruteurs que les candidats peuvent transformer cette émotion en un atout. Pour les recruteurs, cela signifie adopter des pratiques plus inclusives et empathiques. Pour les candidats, cela implique de se préparer et de gérer leur stress efficacement. Ainsi, la peur, loin d’être un obstacle, devient un levier de réussite et d’épanouissement professionnel.

Il en est de même dans nos vies. Le circuit de la peur est bien compris de certaines personnes et entités. La peur peut être un outil utilisé à mauvais escient. A l’instar de pratiques plus inclusives et empathiques au travail, identifier nos peurs et les comprendre permettrait également de vivre dans une société plus inclusive et empathique. Écoutons, et soyons sceptiques …

Merci d’avoir lu cet article jusqu’au bout ! Nous espérons qu’il vous a apporté des perspectives intéressantes sur la gestion de la peur dans le recrutement.

Nous aimerions connaître votre avis ! Avez-vous déjà transformé une peur en opportunité dans votre vie professionnelle ? Vous-êtes vous déjà rendu compte de vos peurs quand vous recrutez ?
Partagez vos expériences et vos astuces dans les commentaires ci-dessous.

N’hésitez pas à partager cet article avec vos collègues, amis ou toute personne qui pourrait en bénéficier. Ensemble, faisons de la peur un atout et surtout : identifions là !!!

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