Quand la « boule au ventre » le matin devient un signal : reconnaître les premiers signes de désalignement professionnel
Se lever le matin avec la boule ventre. Répondre “ça va comme un lundi” avec morosité et puis “ça va comme un vendredi” avec joie.
Arrivé le dimanche soir, la boule au ventre s’installe de nouveau : “oh non demain c’est reparti pour une semaine”.
Est-ce que vous ressentez cette tension diffuse, un mélange de fatigue, d’appréhension et d’envie d’être ailleurs ?

Pensez-vous qu’il soit normal de ressentir cela en se levant le matin ou en se couchant le soir ? Pensez-vous qu’il soit normal de continuer à vivre comme cela ?
Beaucoup minimise : « C’est juste un coup de mou », « C’est la période », « Faut tenir encore un peu », “faut tenir jusqu’aux vacances …”
Mais quand cette sensation revient jour après jour, elle n’est plus anodine.
Elle devient un signal intelligent.
Et si cette boule au ventre essayait de vous dire quelque chose ?
Quelque chose d’important, que votre tête refuse peut-être d’entendre.
Le corps, ce messager qu’on ne veut pas écouter
Le corps nous parle, il nous communique des choses. Je pense que maintenant un ensemble d’experts de divers domaines s’accordent là dessus et les neurosciences aident de plus en plus à le comprendre. Nous ne savons pas toujours bien l’interpreter, mais notre corps est notre allié (même si parfois nous n’en avons pas l’impression).
Il alerte quand quelque chose n’est plus aligné entre ce que vous vivez et ce dont vous avez besoin.
Le modèle du stress de Lazarus & Folkman (1984) l’explique bien : notre corps réagit dès qu’il perçoit une menace — réelle ou symbolique. C’est d’ailleurs plus compliqué d’identifier une menace symbolique (réelle pour soi, mais qui n’a pas un lien avec un danger de mort imminent). Ils introduisent la notion de “coping”… mais nous n’allons pas rentrer dans les détails ici.
Un environnement professionnel qui nie vos valeurs, un manager qui ne reconnaît plus vos efforts, un rythme qui épuise… et votre système d’alarme s’active.
Cette fameuse boule au ventre n’est pas une faiblesse.
C’est une réaction physiologique à une situation perçue comme insécurisante.
Votre cerveau limbique (le siège des émotions) fait son travail : il tire la sonnette d’alarme.
La thérapie peut servir à à décoder ces signaux. J’utilise notamment mes connaissances en thérapie des schémas pour identifier certaines stratégies déployées de manière automatique. Elles peuvent nous aider, comme nous limiter.
Souvent, derrière la douleur, se cache un schéma ancien :
👉 celui de l’abnégation (« je dois tenir »)
👉 ou celui de l’imperfection (« je ne suis jamais assez »)
👉 parfois même celui de l’injustice (« ce n’est pas normal »)
Le corps n’exagère pas. Il réagit à une incohérence entre ce que vous vivez et ce qui est juste pour vous.
Bonne nouvelle : votre corps vous met sur la piste !
Les signes du désalignement professionnel
On pense souvent que le désalignement se manifeste par une grosse crise : burn-out, démission, rupture.

Mais avant cela, il s’installe lentement, subtilement et beaucoup de personnes ne sont pas suffisamment à l’écoute à ce moment là. Plus j’apprends à m’écouter et plus je peux m’auto-guider.
🔹 Les signes physiques
Troubles du sommeil, tension musculaire, maux de tête, troubles digestifs.
La recherche montre que la somatisation est fréquente quand le stress devient chronique (McEwen, 1998 ; Maslach & Leiter, 2016).
🔹 Les signes émotionnels
Irritabilité, démotivation, apathie, anxiété du dimanche soir.
Ce que Viktor Frankl (1946) appelait la “frustration existentielle” : quand le sens s’efface, la fatigue s’installe.
🔹 Les signes cognitifs
Ruminations, auto-critiques, perte de concentration.
Les pensées automatiques négatives (décrites par Beck, 1976) alimentent un sentiment d’impuissance (Seligman, 1975).
🔹 Les signes comportementaux
Isolement, sur-contrôle, procrastination, ou au contraire, surinvestissement. Ce sont pleins de stratégies que nous mettons en oeuvre.
On essaie de tenir. De faire bonne figure.
Mais à l’intérieur, quelque chose s’essouffle.
Transformer le signal en levier
Reconnaître ces signes, c’est déjà reprendre du pouvoir d’agir. Plus facile à dire qu’à faire. Je dis souvent que conscientiser les problématiques, les signaux faibles c’est déjà les 3/4 du chemin fait …le dernier quart est le plus long à entamer.
C’est passer du « je subis » au « je m’écoute » et “j’agis”.
Pour ce faire, je vous propose un chemin de transformation en plusieurs étapes :
Étape 1 – Accueillir plutôt que fuir
Dans les approches TCC (Thérapie Cognitivo Comportementale), il est notamment question d’identifier ses pensées, pour ensuite peut-être les remettre en question ou les réévaluer.
Au lieu de lutter contre l’émotion, on la regarde : « Que veut-elle me dire ? » Oh oui, ne refoulez surtout pas vos émotions, elles sont forcément positive (pas agréable, ça c’est sûre), car elles sont des messages. Je vous incite à regarder ou re-re garder Vis et Versa pour apprendre de façon ludique.
Cette simple curiosité calme souvent la tension. Rien de scientifique là dedans (et peut-être mais là je n’ai pas de référence), mais je dirai que le fait de se concentrer sur ce qu l’on ressent permet de canaliser les pensées (un peu comme si on méditait).
Étape 2 – Identifier le besoin derrière la douleur
En Communication Non Violente (Rosenberg, 2003), chaque émotion désagréable révèle un besoin non nourri.
- Le besoin de reconnaissance
- D’autonomie
- De cohérence
- De sécurité
- De sens
- Etc.
Demandez-vous : De quoi ai-je réellement besoin en ce moment ? Souvent plus facile à dire qu’à faire … un besoin exprimé peut être l’arbre qui cache la forêt.
Étape 3 – Retrouver vos zones d’action
En coaching, (mais en TCC et autres courants) nous pouvons distinguer trois cercles :
- Ce que je peux changer directement
- Ce que je peux influencer
- Ce que je ne contrôle pas

Se concentrer sur le premier redonne de la clarté.
On cesse de vouloir tout réparer, on agit là où c’est possible. Je dis souvent que nous n’avons pas le pouvoir de changer l’autre ou les situations. Le seul pouvoir que nous avons est lié à nous, dans les choix que nous allons prendre en fonction de nos priorités, nos besoins, nos capacités au moment d’agir. Et il n’y a pas de bonne ou mauvaise façon de faire … il y a surtout celle qui sera la meilleure pour soi à ce moment là, c’est l’idée en tout cas.
Exercice – Mon baromètre du sens
Prenez 5 minutes pour répondre à ces questions :
- Ai-je le sentiment d’agir en accord avec mes valeurs ? (Indice : est-ce que je ressens de l’apaisement, fierté, joie ou plutôt de la frustration, colère, agacement quand je pense à cela).
- Est-ce que mon corps se détend à l’idée d’aller travailler ?
- Quelles situations nourrissent mon énergie ? Lesquelles la drainent ?
- Ai-je de la clarté sur mes priorités ?
- Quand ai-je ressenti de la fierté ou du plaisir au travail ?
Relisez vos réponses.
Ce que vous ressentez, là, c’est le point de départ d’un réalignement professionnel, au minimum une compréhension …et rappelez-vous, c’est déjà les 3/4 du chemin.
Et si c’était le début d’autre chose ?
La boule au ventre n’est pas une ennemie.
C’est un baromètre intérieur.
Elle vous rappelle que quelque chose doit changer : votre rythme, votre posture, ou peut-être votre environnement.
Écouter ce signal, c’est choisir la lucidité plutôt que la fuite.
C’est aussi le cœur de ce que je transmets dans le parcours OSER, que j’ai conçu, transformé et amélioré au fur et à mesure des années pour apprendre à écouter ces signaux, à comprendre ce qu’ils racontent de vous, et à bâtir un plan d’action concret, sans tout casser ni vous mettre en danger.
Parce que retrouver sa place, ça commence souvent par reconnaître quand on ne l’a plus tout à fait.
Si cet article vous a plus, n’hésitez pas à déposer un commentaire et à le partager, ça m’aide dans mon travail. Et vous pouvez également lire cet article « Comment réussir sa transition professionnelle« .

Je suis Sarah Amoros – Psychologue du travail et des organisations.
Le parcours O.S.E.R., ce n’est pas seulement pour envisager de changer de métier. C’est reprendre votre place.
Dans votre travail, dans votre vie, dans votre corps.
C’est retrouver ce sentiment d’être à la bonne place, de pouvoir respirer, décider, exister pleinement.
Ce n’est pas un bilan de compétences.
C’est une transformation professionnelle et personnelle.
✨ Découvre le programme OSER ici : https://kisaconseil.systeme.io/lp-oser-sarah-amoros-7eaac46c
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